lundi 27 octobre 2008

dimanche 26 octobre 2008

Monographie 1900: Instruction publique

En ce qui concerne l’histoire de l’instruction dans la commune de Mondeville, nous ne pourrons guère remonter au-delà de la révolution, n’ayant pu trouver de documents qui puissent nous renseigner à ce sujet.
Cependant, les personnes âgées que nous avons consultées nous ont donné l’assurance qu’une école existait dans la commune au 17è et au 18è siècle, elles nous ont même cité les noms de deux « maîtres d’école » de la seconde moitié de ce dernier siècle, un nommé Clopet( ?) , puis un sieur Delafosse. Nous avons en effet remarqué ces noms sur les registres des naissances, mariages, décès où ces maîtres sont souvent pris comme témoins et même nous avons constaté que, vers la fin du 17è siècle, les signatures deviennent plus nombreuses .
C’est ainsi que, sur un acte de mariage daté du 25 janvier 1688, nous en avons compté douze.
Ceci nous porte donc à croire qu’une école existait alors, mais il nous est impossible de donner aucune indication précise à cet égard.
La première délibération où il soit question d’école date du 29 avril 1702. Dans cette délibération, un sieur Etienne Lasnier est choisi pour maître d’école, et il y est dit : « Le maître sera tenu de commencer les écoles à huit heures et de sortir à 11 heures ; puis de 1heure jusqu’à 4 heures ; de sonner l’entrée de l’école et la sortie. »
Etienne Lasnier donna l’instruction chez lui où il tenait en même temps un petit commerce d’épicerie.
A la date du 30 septembre 1792, nous trouvons une seconde délibération dans laquelle l’assemblée municipale demande à ériger « une école pour l’instruction des enfants dans une grange en mauvais état où le curé mettait ci-devant ses dîmes et actuellement ne servant à rien » ; mais il ne fut pas donné suite au projet.
Notons en passant que peu après l’admission de Lasnier par la municipalité, un nommé Noguet ouvrit, par concurrence, dans un local lui appartenant, une autre école où il eut jusqu’à vingt élèves. Il mourut en 1811 et ne fut pas remplacé. Lasnier continua ses fonctions jusqu’en 1814 et eut pour successeur un sieur Colette qui n’exerça pas longtemps. Vint ensuite Etienne Trouvé qui reçut les enfants, non pas chez lui, mais dans une grange dont il dut payer le loyer.
Pau après, il acheta une maison et s’y installa ; mais comme l’espace était insuffisant et que la salle de classe était mal éclairée, il vendit cette maison et en acquit une plus spacieuse et exempte de communauté.
Etienne Trouvé passait pour un « bon maître d’école », selon l’expression des gens du pays. Il eut jusqu’à soixante élèves en hiver. Les enfants de Boigny (hameau de Baulne), des Roches et d’Artolut (hameaux de Videlles) fréquentèrent pendant longtemps son école. Il n’était pas greffier de la municipalité et ne tenait pas les registres de l’état civil. Il cessa ses fonctions en 1841 et fut remplacé par Louis Peschard, pourvu du brevet de capacité du 3è degré et qui resta à Mondeville jusqu’en 1847. A cette date, nouvelle délibération de la municipalité par laquelle Goerges Auguste Michaut, muni du brevet de capacité et précédemment instituteur à Brière-Les-Scellés, est admis comme « maître d’école » de la commune. Il démissionna en 1860.
Nous allons donner ci-dessous sans aucun commentaire , la liste des instituteurs qui se sont succédé depuis cette époque et qui ont été nommés par l’Administration supérieure, en indiquant la durée de leur séjour dans la localité.



Locaux.-
Nous avons dit plus haut qu’au début les maîtres recevaient les enfants chez eux. En indiquant les divers locaux qu’occupa successivement Etienne Trouvé, on serait tenté de croire que la municipalité resta longtemps étrangère à la question scolaire ; il n’en était pas ainsi. Une convention verbale existait certainement entre le maître et la commune, puisque chaque année nous voyons, à partir de 1820, inscrite au budget une somme de 50 francs sous ce titre « indemnité de logement à l’instituteur ». Nous pensons que la commune , ne trouvant pas alors de local propre à y installler une école, laissait l’instituteur libre d’enseigner là où il le jugeait à propos . Cette situation dura jusqu’en 1844.
Une première tentative d’achat d’un local pour établir une maison d’école eut lieu le 10 avril 1833 ; mais ce n’est que le 29 décembre 1839 que le Conseil municipal demanda l’autorisation d’acheter, pour y tenir l’école primaire , la maison d’un sieur Michaut alexandre. L’acquisition ne fut faite que le 9 septembre 1843, et en 1844, la maison acquise était transformée en maison d’école comprenant trois pièces pour l’instituteur et une salle de classe mesurant 115m2 . La dépense s’éleva à 6000 francs dont le tiers fut acquitté par l’état et les deux autres tiers par la commune.
L’étendue de la classe étant devenue insuffisante pour le nombre des élèves qui s’éleva jusqu’à 75 et même 80, la construction d’une nouvelle école fut décidée en principe le 18 juillet 1878. Le 22 février 1880, le Conseil approuva les plans et devis qui lui furent présentés ; mais les travaux n’étant pas encore commencés au mois d’octobre 1881, la commune fut mise en demeure, par lettre de Monsieur le Préfet en date du 18 dudit mois , de créer une école de filles, le population de Mondeville étant de plus de 400 âmes. Le 23 février 1882, la municipalité approuva les nouveaux plans et devis ; le 1er juin 1885 les écoles furent installés et Mondeville se vit doté d’une école de filles et d’une école de garçons.
Le devis s’élevait à 51416,29 francs ; l’Etat et le département sont venus en aide pour une somme de 39800 francs.
Placées au centre du village, ces écoles ne constituent qu’un seul corps de bâtiments, quoique les logements des maîtres et les classes soient complètement séparés.
Elles sont situées sur le point culminant de Mondeville et par ce fait dans l’endroit le plus sain et le plus aéré. Les classes, exposées au midi, sont éclairées par de larges fenêtres, donnant sur le plateau de la Coupe, d’où la vue est ravissante.

Traitement .-
Les maîtres n’eurent d’abord pour traitement que la rétribution payée par les parents. Dans la délibération du 29 avril 1992, nous lisons : « Le maître d’école sera tenu de sonner l’angelus le matin, midi et soir, de monter l’horloge en temps et heure ; la fabrique se charge de lui payer pour cela chaque année 96 livres », puis plus loin, « les habitants s’obligent de payer au dit maître d’école , pour « écrire » douze sols par mois et pour les « règles » dix huit sols , suivant l’usage du pays. »
Un peu plus tard, autre délibération concernant le traitement de l’instituteur. A cause de son originalité, nous croyons devoir la reproduire dans son entier, en en respectant l’orthographe et la rédaction : « ce jourd’huy vingt quatre messidor, l’an trois de la République française une et indivisible, la Commune générale de Mondeville asssemblé en la maison commune dudit Mondeville à l’effet d’accorder un traitement au citoyen Lasnier, instituteur de la ditte commune, ce que la commune a à l’instant délibéré de consert avec le dit Lasnier de cueiller l’herbre du cimetière de la ditte commune et entrer en jouissance à la Saint Martin 1795 et finire à pareil jour et la jouissance du jardin du cy devant presbitère sous les clauses et conditions que le dit Lasnier s’oblige de monter l’orloge de la commune et sonner les angelus les matins, midy et soir et commencer des ce jour et finire à pareil jour 1796 et si le dit Lasnier vient à quitter ses fonctions, qu’il sera payé sur le pied que la ditte herbe sera estimé ou vendu la récolte suivante. »
Etienne Trouvé se rendait chaque année, à l’époque de la Saint Martin, de maison en maison avec un sac pour recevoir un ou deux « boisseaux » de blé, suivant l’aisance des pères de famille ; de plus, tous les mois, les enfants lui apportaient en même temps que le prix de leur rétribution, un pain de quatre à cinq « livres ».
Ce n’est qu’en 1821, dans une délibération prise le 18 janvier, que nous constatons une première mention du traitement : « Le Conseil municipal et les dix contribuables des plus fort imposés ont été d’avis à l’unanimité de voter la somme de Cent francs pour servir de traitement au maître d’école pour 1821. »
Depuis, nous voyons chaque année cette somme figurer au budget jusqu’au 30 août 1833. Là, le Conseil fixe à 200 francs le traitement de l’instituteur et arrête ainsi le taux de la rétribution mensuelle : Abécédaire, 0,60 francs- Lecture, 0,90 francs- Lecture et écriture, 1,15 francs- Lecture, écriture et calcul , 1,35 francs.
Plus tard, ces chiffres furent modifiés et établis de la manière suivante : enfants au-dessous de six ans, 1,25 francs-enfants au-dessus de six ans, 1,75 francs.
L’école fut payante jusqu’à la loi du 28 mars 1882. Les élèves ayant toujours été assez nombreux, 75 en moyenne, le produit de la rétribution s’éleva jusquà 1136,75 francs, ce qui constituait, avec divers accessoires, un traitement suffisant pour le maître.
Actuellement, l’instituteur et l’institutrice, en dehors de leur traitement fixe, jouissent chacun d’un supplément de traitement de Deux cents francs.

Enseignement.-

Jusqu’à Etienne Trouvé inclusivement, les maîtres ne possédaient aucun titre de capacité. Cependant, ce dernier avait une instruction assez étendue ; il enseignait la lecture, l’écriture et le calcul, mais peu ou point d’orthographe. Après avoir déchiffré l’abécédaire et le livre commun à l’éoque intitulé « La civilité » , les enfants lisaient dans les manuscrits tels que contrats, conventions, baux écrits sur parchemin et que chacun était tenu d’apporter. Ceux qui écrivaient s’installaient autour d’une longue et large table placée au milieu de la classe, les garçons d’un côté et les filles de l’autre. En calcul, outre les quatre opérations, Etienne Trouvé enseignait les règles de trois, de société et donnait quelques notions d’arpentage.
Quant à ses successeurs, nous ne pouvons ni ne devons nous prononcer sur leurs qualités professionnelles ; nous nous permettrons seulement de signaler que Louis Peschard, quoique muni du brevet du 3è degré, paraissait avoir une instruction insuffisante, car les délibérations et les actes de l’Etat civil qu’il a rédigés contiennent d’assez nombreuses fautes d’orthographe.
Aujourd’hui, les élèves au nombre de 61 (28 filles et 33 garçons), sont divisés dans chaque école en trois cours : section enfantine, cours élémentaire et cours moyen.
Depuis 1882, 27 filles et 24 garçons ont obtenu le certificat d’études primaires, et c’est avec joie que nous voyons les anciens élèves de l’école du jour se joindre à leurs aînés pour fréquenter les cours d’adultes avec un louable empressement, et se préparer ainsi à devenir des agriculteurs intelligents et des citoyens éclairés.Elles sont situées sur le point culminant de Mondeville

Monographie 1900: Esquisse historique



Les documents consultés pour constituer l’histoire de Mondeville ne relatent rien concerant les anciennes formes du nom et cependant l’air du pays est si pur, si salutaire, en comparaison des communes voisines où règnent souvent des épidémies, que l’éthymologie du mot pourrait bien être Munda Villa , ou alors Villa in monte, à cause de sa situation élevée.
Ce village, construit sur les roches, doit avoir une existence très ancienne car on voit encore aujourd’hui, sur le versant sud du plateau des fossettes, une énorme pierre plate formant table et reposant, d’un côté sur un bloc placé verticalement et de l’autre sur deux pierres moins grosses mais superposées, ce qui prouve assez le concours de l’homme dans ce travail dont l’ensemble rappelle absolument le dolmen[1].
Et d’ailleurs, la tradition lui a conservé le nom de « table au bon dieu ».


Photo de la "Table au bon dieu"

La première trace évidente de l’existence de Mondeville date du règne de Lothaire où l’on voit, en 980, Mondeville en Gâtinais de la châtellenie de Corbeil, obligé de bayer à l’église St Guénaud , de Corbeil, 12 septiers de blé, par ordonnance de Bouchard ou Burchard, comte de cette ville.
Mondeville a donc dû avoir pour premiers seigneurs les comtes de Corbeil. Sous le règne de Louis le Gros, le comté de Corbeil fut abandonné au roi avec compensation ; alors les rois de France devinrent momentanément seigneurs de Mondeville. Dans un titre du 30 janvier 1406 on trouve, au Puits sauvage, un chemin appelé « Chemin du Roy » qui devint plus tard chemin de Melun et qui forme aujourd’hui une partie du chemin n° 87. Ledit chemin doit en effet avoir une existence très ancienne car en le rétablissant, en 1857, on a retrouvé l’ancien blocage qui consistait en pierres placées à la main, le plus gros bout en haut.
Au commencement du 14è siècle, Mondeville fut distrait du comté de Corbeil et donné à Bernard de Lévis, maréchal de Mirepoix qui l’aurait reçu comme dédommagement des pertes subies par sa famille lors de la guerre des Abligeois.
En 1385 la terre et seigneurie de Mondeville a été adjugée moyennant 504 livres tournois, et par décret du parlement, à l’hôtel Dieu de Paris, qui la conserve jusqu’en 1451, époque à laquelle les Dames de Port-Royal de l’ordre de Citeaux en deviennent propriétaires.
Ce furent probablement les Dames de Port-Royal qui, pour indiquer les limites de leurs biens, firent planter les grosses bornes carrées que l’on voit encore aujourd’hui et portant les initiales : P.R.
Certaines parties du territoire ont conservé le nom desdites Dames auxquelles elles ont appartenu ; c’est ainsi que l’on trouve actuellement, à l’Ouest, les Roches aux Dames et à l’Est , les Grouetttes aux Dames.
Au XVe siècle, Mondeville se composait de six fermes :
1è Celle de Port-Royal qui a appartenu aux Dames jusqu’à la Révolution. Située sur la place communale, elle était flanquée de quatre tourelles qui en formaient les quatre angles, une galerie en forme de parapet se trouvait du côté du couchant sur toute la longueur , et un fossé s’étendait tout autour de la ferme pour en faire une sorte de place forte.
Il n’existe plus qu’une seule tourelle reproduite dans la photographie ci-dessous



Photo de la tourelle

Les parapets ont complètement disparu mais il reste, au mur extérieur situé sur la rue de la Grande roche des contreforts qui laissent supposer que les Dames de Port-Royal avaient une chapelle à l’intérieur de la ferme



Photo des contreforts

La deuxième ferme était celle du Chalembier, située à l’est de l’église et qui a appartenu à la famille de Bizemont de 1450 à 1700 environ.
Elle s’étendait du Bout aux Noguets au chemin de la Croix rouge, en y comprenant la troisième ferme moins importante et qui s’appelait la Roche Corbeau.
Le Chalembier possédait une prison et une salle d’audience, des souterrains, percés dans le tuf, s’étendaient en diverses directions et pourraient bien avoir eu une issue dans l’une des tourelles de la première ferme.
Les Dames de Port-Royal ayant acheté les bâtiments du Chalembier les vendirent, au moment de la révolution, au sieur Yver, curé de Mondeville à cette époque, mais elles se réservèrent la prison et la salle d’audience.
Il faut dire en passant que ledit curé Yver était peu sympathique à la population. Le dimanche 11 avril 1790, il refuse de prêter serment à la constitution devant François Vidy, officier municipal, et en 1791 les habitants le destituent eux-mêmes, à cause de « son mauvais caractère de curé ».
En 1711, la ferme du Chalembier fut le théâtre d’un incendie des plus terribles. Par une imprudence de la fermière, le feu prit dans une grange pendant la nuit du 1er au 2 juillet. Le vent qui était du sud, jeta ce feu sur l’écurie et la bergerie avec une telle violence que les habitants assemblés n’osaient s’en approcher. Le fumier de la bergerie brûla jusqu’au 15 novembre suivant.
La quatrième ferme était celle de la Rapillotte, située dans la partie de Mondeville dite le Bout d’en Haut.
La cinquième, sise au Bout d’en Bas, était celle des Trois Pignons qui a eu pour principal seigneur Gaspard Pilliard.
La sixième était celle de la Garde, également au Bout d’en Bas. Il n’est resté aucun souvenir intéressant sur ces trois dernières fermes qui ont disparu avec les autres pour faire place à de modestes maisons d’habitation.
Au XVIe siècle, Mondeville avait un notaire et un juge qui rendait la justice au nom des Dames de Port-Royal. A 500 mètres environ du village, vers le sud-ouest, on remarque une éminence portant le nom de « Justice ». Peut-être y exécutait-on les arrêts des juges.
Enfin, à un kilomètre en se dirigeant vers le sud, se trouvait un château portant le titre de château de Mézières qui dépendait du baillage de La ferté-Aleps. En 1425 il était habité par François Antoine Ducarou, noble homme et page du Roi.
Une avenue partant du chemin du Grand Orme allait rejoindre le château ; un parc de 8 hectares, attenant au dit château, a été arraché et 2 grilles, dont une donnant sur Mondeville et l’autre sur la route d’Etampes, ont été remplacées par des murs.
Il existait aussi un pressoir et un colombier qui ont été détruits.
En 1581 un de Bizemont, seigneur du Chalembier, avait épousé Anne Bâtard de Neufville de Villeroy et se trouva allié à la famille Ducarou qui s’éteignit avec Louise Charlotte Ducarou, dame de Mézières et veuve de Mr de Valcourt. Mézières fut alors donné à l’abbé Geouffre Pierre Joseph qui mourut en 1813. Depuis cette époque, la ferma a appartenu à différents particuliers, et les terres qui en dépendaient ont été morcelées.
A deux kilomètres de Mondeville se trouve le hameau de La Padôle qui ne compte plus que sept ménages mais qui a eu une plus grande importance , ainsi qu’en témoignent des ruines assez nombreuses. Il faisait autrefois partie des domaines du marquis de Villeroy dont les limites étaient indiquées, comme celles de Port-Royal, par de grosses bornes carrées. Quelques unes existent encore et portent les initiales D.V.
Au nord de Mondeville, au lieu dit « Les Mazures », des trâces d’habitation se faisaient aussi remarquer il y a quelques années. On a découvert les restes d’une cave, un pan de muraille de 2 mètres de long sur 0,40 m d’épaisseur. Il pourrait y avoir eu un monastère en cet endroit car la tradition nous parle du moine des Mazures.
A l’intérieur du village, sur un carrefour situé au « Bout d’en Haut » se trouve une croix en forme d’obélisque et portant , sur l’un des côtés , l’inscription suivante

LD-PN
LOVYS D’IF ET
PERRINE NOGUET
SA FEMME ONT
DONNEE CESTE
CROIX EN L’AN
MVI.CXIIII .
PRIEZ DIEU
POUR EUX

Ladite croix ayant eu besoin d’être réparée, des fouilles furent pratiquées dans l’espoir de découvrir les restes des donateurs, mais les recherches demeurèrent sans résultat, et c’est à tort que des ossements trouvés un peu plus loin furent apportés sous cette croix.
Mondeville a dû beaucoup souffrir pendant les guerres d’autrefois, car on a aussi découvert , dans les murs des vieilles habitations et dans les rues, des corps inhumés à fleur de terre. En 1881, un ouvrier carrier a trouvé des urnes funéraires qu’il a brisées par ignorance . Ces urnes renfermaient les restes de jeunes enfants.
L’église, située près de la place communale, a dû être bâtie en plusieurs fois. Le chœur et le clocher paraissent dater du XIIIe siècle, ainsi que la chapelle de la vierge qui forme bas-côté ; quant à la nef, elle semble être du XVe siècle.
On prétend qu’il a dû exister, avant l’église et au même lieu, une chapelle et l’on a vu, jusqu’en 1861, époque à laquelle il est tombé, un pan de muraille formant l’un des côtés d’une grange et qui aurait fait partie de cette antique chapelle.



Photo de l'Eglise

Les familles de Bizemont et Ducarou ont été enterrées dans la chapelle formant bas-côté de l’église actuelle. D’après une inscription dont quelques mots étaient encore lisibles en 1850, les restes de seigneurs de Mézières reposaient sous une pierre tombale portant gravés un guerrier, le casque et le haubert à ses pieds, l’épée au côté et sa dame près de lui. Aujourd’hui, il ne reste plus trace de cette pierre qui a disparu dans les réparations faites à l’église.
Mondeville en Gâtinais était, en 1647, ainsi que nous le rapportent les antiquités de Corbeil, « gros village et paroisse remplie de petite noblesse ». En 1710, il avait 71 feux ; en 1855, 166 feux, soit 560 habitants et actuellement il ne compte plus que 430 habitants.
Cette diminution rapide de la population est motivée par la désertion des travaux agricoles, et il ne faut pas compter sur l’élément étranger pour repeupler Mondeville qui est dépourvu de toute industrie et trop éloigné des communications. Toutefois, il y a lieu d’espérer que, grâce à l’amélioration des procédés de culture, les habitants voyant augmenter leur bien-être, se trouveront encouragés à travailler ce sol si fertile que la routine leur faisait abandonner.


[1] Note du copiste : hypothèse aujourd’hui contestée par des préhistoriens et des spécialistes de l’art rupestre.

Monographie 1900: Partie géographique


La commune de Mondeville, située au nord de l’arrondissement d’Etampes, fait partie du canton de La ferté-Alais et se trouve à 23 kilomètres du chef lieu d’arrondissement et à 6 kilomètres du chef lieu de canton.
Elle a pour bornes, au nord la commune de Champcueil (arrondissement de Corbeil), au sud Videlles, à l’est Soisy-sur-Ecole et à l’ouest Baulne. Sa population actuelle est de 430 habitants et sa superficie de 670 hectares.
Placée à une altitude moyenne de 136 mètres, son sol est surtout de formation tertiaire, avec ses argiles, ses calcaires, ses sables dits limo-argilo-siliceux, type de la terre à blé qui couvre le plateau.
Son climat est tempéré avec un air un peu vif mais très sain.
Le relief général du sol présente deux régions bien distinctes : l’une formée par un vaste plateau faiblement ondulé, s’étend au nord et à l’est sur la plus grande partie du territoire, l’autre région située à l’ouest et au sud-est boisée et très accidentée. Le plateau des Fossettes et le groupe des Roches aux Dames, avec les amas de roches qui sont suspendues à leur flancs, offrent à l’œil du touriste des sites ravissants.

Au point de vue hydrographique, la commune de Mondeville est complètement déshéritée. Aucun cours d’eau n’arrose ses terres et la rivière la plus proche, l’Essonnes, passe à 4 kilomètres du village, sur la commune de Baulne. Les habitants sont donc obligés , pour les besoins du ménage, de recueillir l’eau de pluie dans des citernes. Les trois mares communales sont destinées à abreuver les bestiaux.
Le seul puits qui existe a été creusé dans la vallée et mesure encore 45 mètres de profondeur. Les principales voies de communication de Mondeville sont : 1è le chemin d’intérêt commun n° 43 de Mondeville à Corbeil ; 2è le chemin également d’intérêt commun n° 87 de Baulne à Mondeville.
La faune de la localité n’a rien de particulier ; quand à la flore elle diffère un peu des autres en ce qu’elle possède des polypodes[1] et des variétés d’orchidées assez curieuses.
Les biens qui appartenaient autrefois aux seigneurs dont il sera parlé plus loin ont été morcelés. La propriété est donc actuellement répartie 25 cultivateurs environ qui exploitent chacun 20 hectares de terre en moyenne et les autres cultivent le reste.
Les cultures principales du pays sont : le blé (170 hectares), l’avoine (160 hectares). La partie ouest et sud-ouest était autrefois plantée en vigne produisant des vins assez estimés mais aujourd’hui, cette culture est presque complètement détruite par le phylloxera.
En 1897, Monsieur Galmard, maire, a mis à la disposition de Monsieur Rivière, professeur départemental d’agriculture, un champ pour expérimenter l’introduction des cépages américains, dans l’espoir de reconstituer le vignoble avec ces plants ; il a été constaté que la plantation en est coûteuse, à cause de la difficulté de la reprise pour cette vigne qui toutefois promet d’être, par sa vigueur , beaucoup plus résistante aux fléaux qui ont jusqu’ici, découragé le vigneron.
Les travaux agricoles sont exécutés avec des chevaux qui sont au nombre de 75 . Chaque cultivateur possède également 5,6,7 et 8 vaches ; on en compte actuellement 150 donnant chacune, en moyenne, 2050 litres de lait par an. Ce lait est vendu aux laitiers qui l’expédient à Paris. L’élevage des lapins et des volailles est peu important.

Industrie. – Malgré la quantité de roches apparentes qui agrémentent toute la partie boisée, il n’existe pas de véritable banc de grès dans la commune de Mondeville. Plusieurs entrepreneurs ont ouvert des carrières sur la butte-Pelée, à différents endroits, mais ils n’ont trouvé qu’une pierre de mauvaise qualité.

Commerce. – Quant aux produits agricoles (blé, avoine et leurs pailles, le marché en est conclu à Mennecy et ils sont expédiés sur Essonnes Corbeil.
Il est utile de dire en passant que depuis plusieurs années, la production de Mondeville en céréales est parmi les plus élevées du département de Seine-et-Oise, grâce encore à l’intelligente initiative de Monsieur Galmard qui a su introduire dans sa commune l’emploi judicieux des engrais et former, avec les autres cultivateurs, une sorte de syndicat agricole pour acheter directement aux producteurs les engrais nécessaires aux semailles de printemps et d’automne.
Cette année, à l’issu du concours de Pithiviers pour la destruction des sanves[2], il a expérimenté le procédé employé, et l’effet produit a tellement étonné les autres cultivateurs qu’ils sont convaincus de son efficacité et se promettent de l’appliquer à l’avenir.
Monsieur Galmard, en récompense des services rendus à l’agriculture et pour la bonne tenue de son exploitation, a été nommé Chevalier du Mérite agricole.
[1] Note du copiste : les polypodes sont un genre de fougères, à l’intérieur d’une famille caractérisée par des sporanges pédicellées placés placées à la face inférieure des feuilles.
[2] Note du copiste : la sanve est le nom vulgaire de la moutarde sauvage. Les sanves et ravenelles qui envahissent les champs de céréales se combattent efficacement à l’aide du sulfate de cuivre.

Avertissement monographie 1900

En 1899, l'instituteur de Mondeville, monsieur Ménager a rédigé un document d'un grand intérêt sur l'histoire de Mondeville.
Dans une première partie, la géographie et à la vie rurale sont présentées.
Dans une seconde partie, ce document retrace les principaux éléments historiques de l'an mille à 1900.
La dernière partie retrace l'histoire de l'instruction publique à Mondeville de la révolution à 1900.
Nous vous présentons ce document sans son intégralité et sans corrections . Le lecteur doit cependant ête averti que certaines hypothèses ou propositions sont aujourd'hui remises en cause comme l'origine éthymologique de Mondeville ou l'hypothèse de la présence d'un dolmen au plateau des fossettes. Il n'en reste pas moins que cette monographie très documentée reste d'un grand intérêt pour toute personne qui s'intéresse au passé de notre village.

Album cartes postales de Mondeville

Nous publions sur ce blog un diaporama des cartes postales que les généreux collectionneurs ont accepté de nous prêter . Feuilletez cet album et vous prendrez plaisir , pour certains , à voir resurgir des éléments du passé. Pour d'autres, vous serez surpris de découvrir tel point de vue, toujours existant , mais transformé par le temps .
N'hésitez pas à nous laisser vos commentaires, vos réactions, et , si vous disposez de cartes ne figurant pas dans cet album, nous serions très heureux de les mettre à la disposition de tous. Nous nous engageons à vous restituer vos documents très rapidement.